Rouge, état #1.

Nuit des Musées, Centre Historique Minier de Lewarde. Mars 2006.
Commémoration de la Catastrophe de Courrières, 10 mars 1906.

Le ROUGE était la couleur qui symbolisait le mieux le souvenir de la catastrophe. Rouge sang, versé. Dans les veines.Rouge feu, la catastrophe est due, non à un coup de grisou, mais un "coup de poussières" propageant le feu. Dans les veines. La plupart des mineurs sont immédiatement brûlés ou asphyxiés par les nuées toxiques qui se succèdent à la flamme. 1697 mineurs venaient de descendre au fond, moins de 600 remontèrent à la surface. Une expression avait retenu mon attention à l'époque, les houillères avait décidé de "murer le feu". C'est à dire bloquer l'arrivée d'oxygène dans les galeries pour étouffer le feu. Et sauver la veine.
Un choix, non pas divin, mais humain, de la direction économique du site: condamner les survivants au fond pour espérer sauver le gisement, murer le feu et empêcher le charbon de brûler... sauver une richesse géologique irremplaçable contrairement à la main d'oeuvre...
Rouge colère. Manifestations. Soulèvements. Femmes et enfants attendant à la grille de la fosse, espérant le retour d'un proche, sa remontée au jour.
Le 30 mars, après avoir erré pendant 20 jours, treize mineurs surgissent à l'air libre. Un quatorzième, quatre jours plus tard.

Un très bon livre existe aux éditions de l'oeil d'or "la catastrophe des mines de Courrières", il reprend les témoignages des survivants et surtout les enjeux médiatiques de la catastrophe, les contrats signés avec les rescapés selon leurs opinions politiques, interrogeant les rapports entre les fictions personnelles de chaque rescapé, la construction d'histoires séparées, les traductions individuelles de l'événement ainsi que la construction de l'Histoire....

Il reste deux "éclats" personnels, répertoriés ici, de l'installation.
éclat #1
éclat#2